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 Les Miséricordes Date : 10.06.09
Consoles en bois sculpté, fixées à la partie inférieure d’un siège pliant dénommé stalle, le concept de « Miséricorde » apparaît au XIe siècle.
Les prières se faisant debout et le rituel des offices religieux étant particulièrement pénible, elles permettaient au clergé de prendre appui, discrètement, pendant les offices, tout en gardant la position debout. D'où l'expression « s'asseoir en miséricorde »
C’est tout simplement un mobilier utilitaire qui remplacera, peu à peu, les béquilles ou bâtons sur lesquels s’appuyaient les chanoines âgés ou malades.
Ces miséricordes étaient ornées de sujets décoratifs, religieux et souvent profanes en raison de la partie du corps en contact avec l’objet cité.
Les stalles, en forme de U, entourant le cœur de l’église, étaient réservées aux éminents membres du clergé. Les stalles « Hautes » étaient individuelles et nominatives, pour les chanoines tandis que les bénéficiers * se partageaient les stalle « Basses »
Les premières stalles avec miséricordes ornementées, en Europe occidentale, sont apparues en Allemagne ; elles sont mentionnées, pour la première fois, dans le code des ecclésiastiques du monastère d’Hirsau.
Cependant, dans les monastères Orthodoxes Orientaux, ce même siège se nomme : kathisma, littéralement « la place ». Le terme Kathisma possède, aussi, deux autres sens. Il peut faire référence à un ensemble de chants ou un des 150 psaumes à réciter dans une semaine.
Les Kathismata désignent les stalles orthodoxes.
L’expression Miséricorde nous révèle une autre surprise, une arme de contact également nommée « miséricorde ».
C’est une sorte de poignard long, étroit à lame mince, plus long qu’une dague, possédant une lame dite « en triangle »
Utilisé dès le XIIe siècle, il est conçu pour percer les plaques des armures et passer entre les anneaux d'une cotte de maille. Son nom viendrait du fait que, au moment de porter le coup mortel, à un chevalier sérieusement blessé, celui-ci devait crier « miséricorde » quand l'arme était contre sa gorge.
* bénéficiers : personne jouissant d’un titre ecclésiastique, prébendiers, chapelains, aumôniers…
Source : Le miroir des miséricordes, XIIIe-XVIIe siècle : Actes du colloque organisé par le groupe de recherches Images et sociétés et la Section d'histoire de l'art de l'Université de Toulouse-Le Mirail à Conques les 27 et 28 mai 1994 (Broché)
Les Stalles
http://www.u-picardie.fr/~patrick/Cathedrale/Interieur/choeur/stalles/BD/MoiseSauve.html
Poignard miséricorde du XIIIe siècle medieval.mrugala.net/Armes/Glossaire%20des%20...
À lire : Dorothy et Henry Kraus: Le monde caché des miséricordes. Paris, Les Editions de l'Amateur, 1986. 263 p., 242 ill. noir et blanc.
Elaine C. Block (1925-2008) Inventaire de l’Iconographie musicale dans les stalles médiévales éditions Brepols sous le titre Corpus of Medieval Miséricords et des études thématiques sont proposées dans la revue Profanes Arts of Middle Age .
http://www.pm.paris4.sorbonne.fr/musicastallis/protocole.php
Michèle AQUARON
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