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 Hommes animalisés ou animaux humanisés Date : 22.01.08
Au XVe siècle, l'homme sauvage, en dehors de toute civilisation, est représenté simplement couvert de poils. Ainsi, la parure apparaît comme synonyme de l'appartenance à un groupe social. Entre les mondes humains, animaux et divins, les relations géographiques construisent une représentation de l'autre, relevant d’une humanité étrange. C’est ainsi que les descriptions des peuples, situés aux limites du monde connu, regorgent d'humanités hybrides.
Saint Antoine « il trouva en chemin un monstre très hideux, fait d'une terrible façon, moitié homme et moitié cheval […] Et an fond, un homme sauvage velu est agenouillé devant saint Antoine.
Un autre récit célèbre est rapporté par saint Jérôme dans la Vie de Paul l'ermite, par Sulpice Sévère dans ses Dialogues. Il voit sa véracité défendue sous le règne de Constance, avec le témoignage de l'univers entier. Car « un homme de cette espèce fut amené à Alexandrie, vivant - grand spectacle pour le peuple ! Et plus tard son cadavre inanimé - et salé pour éviter que la chaleur de l'été le décompose - fut emporté à Antioche afin que l'empereur le vît ».
Note : la popularité de l'uomo silvaticus (ou agrestis) est repérée déjà à la fin du XIIIe siècle dans l'histoire de Graal, dans le bréviaire de Renaud de Bar et dans le missel de Jean de Marchel (La Haye 78, fol.41v-42v). Jean Wirth, ,Isabelle Engammare «Les marges à drôleries des manuscrits gothiques, 1250-1350 » Matériaux pour l'histoire, publié par l'école de Chartre. ISBN : 978-2-600-01231-7.
Source iconographique : Secrets d'histoire naturelle, d'après Solin.
Centre-Ouest de la France, vers 1480-1485. Illustré par Robinet Testart. BNF, Manuscrits, Français 22971 fol. 16v.
Michèle AQUARON
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